Annexes : le début

2 mars 2009

Aujourd’hui, j’inaugure une nouvelle série de posts dans le Monde d’Aléos : les Annexes d’Aléos. Du coup, hop hop hop, aujourd’hui c’est cadeau, deux posts pour le prix d’un, si c’est pas formidable ça ! Dans cette partie, nous nous intéresserons de plus près à tout ce qui f’ait l’univers d’Aléos : géographie, décors, personnages, langages et histoires parallèles.

J’avoue que c’est pour moi quelque chose d’inédit puisque, bien que la trame de la narration est complète, jamais je ne suis allée aussi loin dans le récit et l’exploration de cet univers que j’ai pourtant moi-même bâti. Ne soyez donc pas trop prompts à me méjuger, mais toute critique constructive sera la bienvenue (Fushichô si tu me lis…).

Et pour inaugurer cette section, une petite cartographie d’Aléos, faite par moi-même (donc, ne soyez pas trop méchants).

C’est parti !

Cartographie d'Aléos

Cartographie d'Aléos

Qu’en pensez-vous ?

Suite de ceci : https://lemondedaleos.wordpress.com/2009/02/01/de-lautre-cote-1-bis/

Adrian marchait devant elles d’un pas pressé. Il était grand, vêtu d’un treillis et de rangers. A sa taille pendait une épée rouillée dont la lame était protégée par une lanière de cuir. De temps à autre, il se retournait vers Nora et Lœna pour leur murmurer des ordres secs : « Pas un bruit ! », « Restez près de moi ! », « Rasez les murs ! ». A plusieurs reprises, il les força à se cacher au milieu des ruines. Blotties l’une contre l’autre, elles le regardaient partir en courant et dégainer son arme. A sa main gauche, il portait des bagues en argent reliées entre elles par des chaînes au creux de sa paume. Il avait refusé d’expliquer ce que c’était.

Alors qu’elles avaient l’impression d’être accroupies derrière un mur pour la centième fois, une chose étrange survint : une multitude de petits êtres difformes les encerclèrent en chuchotant dans un langage étrange. Ils agrippèrent Nora en scandant « Anma ! Anma ! Anma ! Anma » et tâchèrent de l’emmener avec eux. C’est le retour d’Adrian qui les fit s’éparpiller dans la nature.

― Saleté d’Ostriths ! Ils vous ont fait du mal ?

― Non, ils voulaient juste emmener Nora, c’était bizarre…

― Qui sont-ils ?

― Les gardiens d’Aléos. Les gardiens de ce monde. Ils étaient censés veiller à ce que le pouvoir des Anciens reste enterré mais… Depuis l’arrivée de cet étrange type, ils sont soumis aux Ombres et laissent le monde s’enfoncer dans le chaos…

― Quel type ?

Adrian sembla émerger de ses pensées :

― Je vous en ai trop dit, oubliez. Nous ne devons pas rester là. Il faut trouver un abri pour la nuit, je connais une vieille bâtisse qui tient encore à peu près debout, allons-y.

De l’autre côté (2)

22 février 2009

Suite de ceci : https://lemondedaleos.wordpress.com/2009/01/25/de-lautre-cote-1/

La cité de l’autre côté du gouffre semblait être le meilleur endroit où se rendre. Entre une terre dévastée peuplée d’êtres fantomatiques et d’étranges boules de lumière et une vieille ville en pierres où peut-être ils trouveraient des hommes, le choix était vite fait. Il fallait trouver une passerelle, un passage, et Kenji et Anya entreprirent de longer le ravin. Une demi-heure plus tard, ils découvraient la barque volante qu’avaient utilisée Van et le Maître pour rejoindre Andun Hel. Après quelques hésitations, ils grimpèrent à bord et l’embarcation se mit en route.

Une fois sur l’autre rivage, ils furent rapidement encerclés par une centaine de petits êtres difformes leur arrivant aux genoux, qui tentaient de les repousser vers le gouffre en criant « Partez, partez ! ». L’une des créatures se détacha du lot :

― Vous devez partir ! Retournez d’où vous venez, allez-vous-en !

― Mais qui êtes-vous ? Et pourquoi ? Pourquoi devons-nous partir ?

― Il vous trouvera. Il vous détruira. Puis il nous enverra les Ombres pour nous punir !

― Vous punir de quoi ?

― De vous avoir laissés entrer ! Partez maintenant !

Leurs mains se firent plus pressantes sur leurs jambes, et Anya et Kenji battirent en retraite vers les abords de la ville.

Planqués là, ils essayaient de se remettre du choc de la rencontre avec ces êtres bizarres, et de leurs explications décousues. Tout ce qu’ils avaient vécu depuis qu’ils étaient arrivés au cratère était surnaturel et inquiétant. Il fallait espérer que Nora et Loena allaient bien…

Une main s’abattit sur l’épaule du garçon, les faisant sursauter.

― Hello !

Un grand type dégingandé et aux cheveux longs se tenait derrière eux. La main avec laquelle il agrippait Kenji était chaussée d’un gant griffu, et il était vêtu d’un pantalon bouffant tenu par des bretelles. Un étrange accoutrement qui semblait aller de paire avec son attitude.

― Alors les amis, qu’est-ce que vous faites cachés là ??? Je me présente, je suis Yshinto, guerrier mercenaire de mon état ! Je viens explorer la cité des Anciens à la recherche de résidus de leur magie ! Mais je vois que je ne suis pas le premier sur place, d’où venez-vous ?

― De euh… La cité quoi ? Nous sommes à la recherche de nos amies, elles ont disparu…

― Ah, des aventuriers novices alors… Avez-vous besoin d’un guide ? Allez, je viens avec vous, on va bien s’amuser ! Je connais une entrée secrète pour échapper aux Ostriths !

Il saisit Anya et Kenji par le bras et les entraîna à sa suite.

La Cité des Anciens (2)

15 février 2009

Les images se firent de plus en plus nettes. On y voyait l’attaque de l’Ombre sur Kenji, ainsi qu’Anya tentant de s’emparer de la sphère verte. Une aura noire les entourait l’un et l’autre. Van ne comprenait pas.

― Qu’est-ce que c’est ?

― Ce sont tes ennemis. Ils sont venus là pour détruire ton monde, ils annoncent la fin d’Aléos, tu dois les trouver et les éliminer.

― Mais ce garçon… Il fait face à un soldat du camp adverse, ça n’est pas logique…

― Ce sont des mercenaires. Fais-moi confiance, ils entraîneront notre monde dans le chaos. Ne te fie pas à leur apparente jeunesse.

― Et ces boules, qu’est-ce que c’est ?

― Des orbes de pouvoir. Cet arbre moribond dans lequel nous sommes installés, c’est l’arbre originel des Anciens, l’Arbre de la Connaissance. Tu remarques qu’il produit encore quelques fruits, comme cette orbe de vision. Et bien ces boules, ce sont des orbes de pouvoir, des traces résiduelles de la magie ancienne, que j’ai pu recréer avec l’essence de l’arbre. Mais elles ont échappé à mon contrôle et se sont éparpillées autour de la Cité. Maintenant, elles sont en leur possession… Ils doivent être extrêmement puissants, nous devons nous méfier.

― Mais… Ils n’ont pas l’air d’avoir choisi de les posséder, c’est… Je ne comprends pas, je… Je ne veux pas partir en guerre contre eux. Je vous ai suivi pour stopper la guerre, pas en commencer une autre ! Je… je…

Son esprit s’embrumait encore… Le Maître… C’était le Maître qui faisait ça… Non… Le Maître était bon, il voulait sauver le monde du chaos, il… Van se releva précipitamment. Son esprit était prisonnier, mais son corps devait fuir. Un pas de trop en avant le fit tomber de l’arbre. Une fois à terre, il se mit à courir, encore et encore, dans le dédale des rues de la cité. Le hasard le mena à l’intérieur d’une maison qui tenait encore à peu près debout. Epuisé, il s’écroula et s’endormit.

― Aaahhh ! Mon chapeau est tout sale !

Lœna s’était brutalement redressée sur ses pieds et pestait en s’agitant sur place. A quelques pas d’elle, Nora prenait le temps d’épousseter ses vêtements en se relevant.

― Calme-toi, s’il te plaît. Il y a plus grave que ton chapeau. Il faut retrouver Kenji et Anya.

― Quoi ? Pourquoi ? Où sont-ils ?

― Je ne sais pas… Je crois qu’on a été séparés dans ce… cette… chose qui s’est passée.

L’inquiétude se peignit subitement sur les traits de Lœna.

― Qu’est-ce que c’était d’ailleurs ? Et où est-ce qu’on est, nous ?

Elles étaient dans un dédale de rues pavées de blanc, et les bâtiments autour d’elles tombaient en ruines. La Cité des Anciens.

― Je n’en sais rien. Mettons-nous en route, nous verrons bien…

Bras dessus-bras dessous dans un réflexe protecteur, elles s’enfoncèrent dans la ville. Puis au détour d’une rue…

― Aaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (cri de terreur)

Nora tira son amie à elle, la sauva de justesse d’un coup d’épée meurtrier. Un grand gaillard tout en muscles se tenait devant elles, haletant.

― Mais qu’est-ce vous faites là ? J’aurais pu vous tuer !

― On a remarqué, oui ! Vous êtes complètement taré !

Constatant la terreur sur le visage des jeunes filles, il se radoucit légèrement.

― Je suis désolé. Mais vous ne devriez pas traîner dans le coin, c’est dangereux.

Lœna se détacha de l’emprise de son amie pour se rapprocher du jeune homme.

― D’abord, c’est quoi, ici ? Je ne sais même pas comment on est arrivées là !

Il fallut expliquer toute l’histoire. La légende, les vacances, la quête, l’espèce de téléportation, la séparation, Kenji et Anya qu’on devait à tout prix retrouver. Une décision fut ensuite prise.

― Je ne peux pas vous laisser errer dans la cité, c’est trop risqué. Je vais vous aider à retrouver vos amis, et à rentrer chez vous. Mais il faut me promettre de m’obéir en cas de problème…

Malgré les réticences de Nora à faire confiance à un inconnu, Lœna décida qu’il était trop mignon pour ne pas le suivre. Les présentations furent faites, et les filles reprirent leur route aux côtés d’Adrian, puisque tel était son nom.

De l’autre côté (1)

25 janvier 2009

Suite de ceci : https://lemondedaleos.wordpress.com/2008/12/20/expedition-2/

Kenji se releva, légèrement sonné. Il lui fallut quelques instants pour accommoder sa vision, et se rendre compte qu’il était seul dans un endroit inconnu. Les filles avaient disparu. Il prit le temps d’observer autour de lui. Il était dans une immense plaine déserte. A sa gauche, il y avait un massif de montagnes rocheuses, et loin, très loin devant lui, il distinguait ce qui semblait être une vieille cité en pierres. Le silence de mort qui régnait était terrifiant. Il devait retrouver ses amies, vite. Il commença à courir en direction de la cité, pensant pouvoir y trouver de l’aide, quand il sentit qu’il était suivi. Il se retourna, et lâcha un hoquet de surprise. Face à lui se tenait une créature étrange, sorte d’immense spectre noir en armure de guerrier.

― Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous me voulez ?

Mais l’autre ne lui répondit pas, se contentant de lever son bras. Dans sa main, il tenait une sorte de boule noire lumineuse.

Kenji recula de quelques pas, paniqué.

― Qu’est-ce que c’est ? Que… Que faites-vous ? Nooooooooon !!!

Le fantôme-soldat venait de lui jeter la boule au visage, et le jeune homme eut juste le temps de lever son bras pour se protéger. Lorsque la sphère entra en contact avec sa paume, elle fut comme absorbée, et disparut à l’intérieur de lui. Il ne chercha pas à comprendre et prit la fuite en détalant.

Il courut, encore et encore, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’un gouffre sans fin séparait la cité de là où il se trouvait. Une forme allongée au bord de ce ravin attira son attention, et il accéléra le pas lorsqu’il la reconnut.

― Anya ! Mon Dieu Anya, réveille-toi !

Il s’agenouilla à son côté et la prit dans ses bras. Elle semblait ne souffrir d’aucune blessure, simplement évanouie. Elle reprit lentement connaissance, et s’écroula en sanglot en reconnaissant Kenji. Entre deux flopées de larmes, elle lui raconta qu’elle s’était réveillée seule à quelques pas de là, et que, voyant briller une lumière verte, elle s’était dirigée vers elle. Il s’agissait en fait d’une étrange sphère flottant dans les airs, et, alors qu’elle essayait de l’attraper, la chose avait disparu au creux de sa main, lui laissant dans la paume le dessin d’un triangle de flammes vertes. C’est à ce moment-là qu’elle s’était évanouie. Se remémorant l’épisode du spectre noir, le garçon regarda sa propre main. Des flammes noires y étaient inscrites.

― Lève-toi. Il faut retrouver Nora et Lœna au plus vite.

La cité des Anciens (1)

22 janvier 2009

Suite de ceci : https://lemondedaleos.wordpress.com/2008/10/27/van-3/

La barque se posa lourdement sur la rive de la cité antique d’Andun Hel. Plein d’excitation, Van sauta par-dessus bord : il était dans la grande ville des Anciens, ceux dont parlaient les légendes que sa sœur lui contait dans son enfance. Il était impatient d’explorer les ruines qui s’offraient à lui, et peut-être de trouver un moyen de stopper cette guerre qui étouffait son peuple depuis tant d’années. Il se tourna vers son compagnon :

― Dites… euh… Monsieur…

― Maître, appelle-moi Maître.

― Quoi ? Mais pourquoi ?

L’homme s’approcha de lui et le saisit par l’épaule :

― Van, écoute-moi. Je sais que tu veux faire cesser la guerre contre les Ombres, je sais que tu as été envoyé ici pour trouver un moyen de t’opposer à leur force, mais les Anciens ont disparu, il ne reste plus de trace de leur magie ici. Ce dont tu as besoin, c’est de quelqu’un qui aurait trouvé le moyen de reconstruire leur pouvoir, de quelqu’un qui saurait te transmettre leurs enseignements, les secrets du monde… Je suis cette personne…

― Vous ? Mais… comment ? Je croyais que le général vous avait envoyé…

Les pensées de Van se brouillaient à nouveau… L’homme lui ordonna de le suivre, et ils se mirent en route vers le cœur de la cité. Bientôt, ils arrivèrent au pied d’un arbre gigantesque dont les racines étaient à nu et les branches moribondes. Des marches étaient gravées à même son tronc noir et se perdaient dans ses hauteurs. Le « Maître » le poussa en avant et ils commencèrent à gravir l’arbre. Arrivés au sommet, les branchages s’écartaient comme pour former un trône. Le mystérieux inconnu autoproclamé Maître y prit place, et fit installer Van à ses pieds. Le jeune homme regardait tout autour de lui quand une lumière sombre attira son attention : une sorte de boule suspendue à une branche rayonnait d’une aura bleu nuit, et des images floues semblaient s’y former.

― Et maintenant, attends et observe…

Expédition (2)

20 décembre 2008

Le jour commençait à baisser lorsqu’ils arrivèrent enfin en vue du cratère. Depuis le sommet de la colline, ils pouvaient voir une immense terre désolée et grisâtre contrastant étrangement avec la verdure luxuriante qui les entourait. Ils s’arrêtèrent un instant, muets devant ce paysage. Puis une voix plaintive s’éleva :

—Mon sac est lourd ! On peut aller monter la tente ?

Lœna piaffait d’impatience. Ils prirent donc le chemin qui menait à la forêt pour trouver un endroit calme et abrité pour planter les sardines. Ils arrivèrent rapidement dans une grande clairière d’où ils entendaient couler un filet d’eau. L’endroit semblait idyllique, jamais approché par l’homme.

Ils s’empressèrent de monter le campement et d’explorer les alentours, puis la nuit venant, les filles envoyèrent Kenji chercher du bois pour faire un feu. Il revenait avec son chargement entre les bras lorsqu’il vit une étrange lueur près du ruisseau. S’approchant, la surprise lui fit lâcher les branchages. Devant lui, au milieu de la petite cascade, une boule noire brillait d’une mystérieuse aura. Il avança la main, comme hypnotisé, mais quand il tenta de saisir l’objet, celui-ci disparut brusquement. Ne lui restait qu’une désagréable sensation de brûlure dans la paume.

Il entendit la voix d’Anya qui l’appelait au loin :

— Suz’ ? Où es-tu ? Pourquoi mets-tu si longtemps ?

Il ramassa en hâte son fagot et retourna auprès de ses amies.

Le lendemain matin, ils choisirent d’aller observer le cratère de plus près. La main bandée, Suzuki tenait Anya par la taille. La jeune fille avait été très inquiète de sa longue absence la veille et avait fait d’éprouvants cauchemars peuplés de créatures ténébreuses toute la nuit.

Ils avaient à peine posé un pied dans le cratère qu’ils se sentirent aspirés par le sol.

Un peu de culture (3)

25 novembre 2008

Pour ce troisième article consacré à la périphérie du Monde d’Aléos, je souhaiterais revenir sur l’occurrence de la figure de l’Arbre dans la Bible, sur laquelle je suis passée un peu trop rapidement à mon goût. Vous pourrez remercier en cela mon prof d’histoire de l’art médiéval, qui pour la première fois en 7 ans a réussi à m’intéresser pour un cours à cette matière.

Il existe une légende autour de la Bible, nommée la Légende de la Croix, sur la permanence de l’Arbre de Vie au travers des âges. Cette légende explique qu’au moment où Adam et Eve sont chassés du Paradis, le Malin conseille à Adam d’emporter avec lui une

De la queue du serpent (tête de canard) sort la branche

branche de l’Arbre de la Connaissance. Arrivé sur Terre, Adam la plante, faisant pousser un arbre malingre, mais qui va suffisamment se développer pour permettre à Caïn, passant par là, d’en casser une branche pour s’en faire une massue dont il tuera son frère Abel.

Puis une poutre est taillée plus tard dans ce même arbre, qui échoue à Nazareth. Mille ans plus tard (on constate la longévité de l’arbre !), Joseph s’en sert pour aller rendre visite  sa promise Myriam/Marie, passant par un terrain relativement marécageux.

Enfin, c’est cette même poutre qui servira à confectionner la barre horizontale de la Croix sur laquelle Jésus sera crucifixié.

Une autre version de la légende raconte qu’Adam n’aurait pas emmené avec lui la branche en quittant le Paradis, mais que, mourrant, il envoie son troisième fils Seth aux portes du Paradis demander un onguent à saint Michel gardant les portes, et que celui-ci lui remet à la place de l’huile de miséricorde les graines de l’arbre du péché, à placer dans la bouche d’Adam, et que lorsque l’arbre donnera des fruits son père sera guéri et sauvé. C’est pourquoi l’iconographie place parfois le crâne d’Adam au pied de la Croix (ici, je vous renvoie au cycle de fresques réalisé par Pierro della Francesca à la basilique Saint-François d’Arezzo en Toscane).

L’Arbre permet donc en quelque sorte de « boucler la boucle » puisque, objet du péché originel, il est aussi l’objet du Salut des hommes par le rachat des péchés par la mort du Christ fils de Dieu sur la Croix.

……….

Le prochain article sera une mise à jour de l’histoire, mais comme cela nécessite un travail de réécriture à chaque fois, je n’en ai pas tellement le temps actuellement. Désolée…

Van (3)

27 octobre 2008

Un bruissement dans la caverne le réveilla en sursaut ! Il chercha du regard son gantelet, prêt à se battre pour sa vie. Une voix suave s’éleva d’un recoin sombre :

― N’aies pas peur, Van. Je ne suis pas ton ennemi.

― Co… Comment connaissez-vous mon nom ? Et pourquoi vous cachez-vous si vous n’êtes pas mon ennemi ? Et pourquoi vous croirais-je ? Sortez de là !

L’étranger s’avança pour se placer dans le rayon de lumière qui pénétrait à l’entrée de la grotte. Il était vêtu d’une longue cape, et de gants de velours recouvrant ses mains. Une capuche rabattue sur son visage ne laissait voir que sa bouche, figée dans un semblant de sourire.

― Il me semble que tu dois rejoindre Andun-Hel, n’est-ce pas ? Il faut que tu ailles à la cité des anciens…

― Comment le savez-vous ? C’est le général qui vous envoie ?

Le sourire sur le visage de l’inconnu s’élargit considérablement.

― Le général… Oui ! Il s’inquiétait d’avoir envoyé un si jeune homme pour une mission si périlleuse. Il a pensé que tu aurais besoin d’un protecteur… Et je connais très bien l’ancienne cité…

Il avait une voix envoûtante. Mais Van se méfiait. Pourquoi le général lui aurait-il envoyé quelqu’un, alors qu’on manquait déjà de forces pour combattre ? Il passa devant l’étranger et sortit à l’air libre. Il lui fallait réfléchir, et vite. Dehors, il y avait quelque chose d’étrange. On n’entendait pas un bruit. Ce silence de mort troublait Van, qui n’arrivait pas à se concentrer. L’homme vint se placer dans son dos, et posa une main sur son épaule.

― Suis-moi. Nous nous mettons en route.

Les pensées de Van s’embrumaient. Il devait se méfier, il fallait qu’il lutte… Quelque chose n’allait pas…

Mû par une force invisible, il suivit l’inconnu.

L’homme jubilait en son for intérieur. Tout se passait comme prévu. Maintenant, il fallait se dépêcher de rejoindre Andun Hel. Ses forces faiblissaient, l’adolescent avait beaucoup trop résisté. Il ne savait pas de combien de temps il disposait, et il lui restait beaucoup trop de tâches à accomplir.

Ils marchèrent de longues heures durant. L’esprit de Van tournoyait sans cesse sans jamais se fixer, alors il suivait l’homme sans se poser de questions. Ils arrivèrent enfin à un gouffre béant, qui semblait sans fond. De l’autre côté du gouffre, au loin, on n’apercevait plus que les ruines de ce qui avait été une immense citadelle de pierre blanche, desquelles dépassaient les branches moribondes d’un gigantesque arbre.Van sursauta, comme libéré de ses chaînes mentales.

― Andun-Hel ! Un gouffre ? Mais que s’est-il passé ?

― Le monde plonge dans le chaos, Van. La Terre le ressent et s’effondre aussi. Bientôt, le monde disparaîtra… C’est pour ça que tu es là…

― Mais comment allons-nous traverser ?

― Regarde là-bas.

Plus loin sur leur gauche, une nef volante les attendait. Van n’en avait jamais vu, mais, docile, il prit place à son bord.

L’inconnu leva sa main droite, qu’il agita en de complexes mouvements, et la nef s’avança au-dessus du vide.