Van (3)

27 octobre 2008

Un bruissement dans la caverne le réveilla en sursaut ! Il chercha du regard son gantelet, prêt à se battre pour sa vie. Une voix suave s’éleva d’un recoin sombre :

― N’aies pas peur, Van. Je ne suis pas ton ennemi.

― Co… Comment connaissez-vous mon nom ? Et pourquoi vous cachez-vous si vous n’êtes pas mon ennemi ? Et pourquoi vous croirais-je ? Sortez de là !

L’étranger s’avança pour se placer dans le rayon de lumière qui pénétrait à l’entrée de la grotte. Il était vêtu d’une longue cape, et de gants de velours recouvrant ses mains. Une capuche rabattue sur son visage ne laissait voir que sa bouche, figée dans un semblant de sourire.

― Il me semble que tu dois rejoindre Andun-Hel, n’est-ce pas ? Il faut que tu ailles à la cité des anciens…

― Comment le savez-vous ? C’est le général qui vous envoie ?

Le sourire sur le visage de l’inconnu s’élargit considérablement.

― Le général… Oui ! Il s’inquiétait d’avoir envoyé un si jeune homme pour une mission si périlleuse. Il a pensé que tu aurais besoin d’un protecteur… Et je connais très bien l’ancienne cité…

Il avait une voix envoûtante. Mais Van se méfiait. Pourquoi le général lui aurait-il envoyé quelqu’un, alors qu’on manquait déjà de forces pour combattre ? Il passa devant l’étranger et sortit à l’air libre. Il lui fallait réfléchir, et vite. Dehors, il y avait quelque chose d’étrange. On n’entendait pas un bruit. Ce silence de mort troublait Van, qui n’arrivait pas à se concentrer. L’homme vint se placer dans son dos, et posa une main sur son épaule.

― Suis-moi. Nous nous mettons en route.

Les pensées de Van s’embrumaient. Il devait se méfier, il fallait qu’il lutte… Quelque chose n’allait pas…

Mû par une force invisible, il suivit l’inconnu.

L’homme jubilait en son for intérieur. Tout se passait comme prévu. Maintenant, il fallait se dépêcher de rejoindre Andun Hel. Ses forces faiblissaient, l’adolescent avait beaucoup trop résisté. Il ne savait pas de combien de temps il disposait, et il lui restait beaucoup trop de tâches à accomplir.

Ils marchèrent de longues heures durant. L’esprit de Van tournoyait sans cesse sans jamais se fixer, alors il suivait l’homme sans se poser de questions. Ils arrivèrent enfin à un gouffre béant, qui semblait sans fond. De l’autre côté du gouffre, au loin, on n’apercevait plus que les ruines de ce qui avait été une immense citadelle de pierre blanche, desquelles dépassaient les branches moribondes d’un gigantesque arbre.Van sursauta, comme libéré de ses chaînes mentales.

― Andun-Hel ! Un gouffre ? Mais que s’est-il passé ?

― Le monde plonge dans le chaos, Van. La Terre le ressent et s’effondre aussi. Bientôt, le monde disparaîtra… C’est pour ça que tu es là…

― Mais comment allons-nous traverser ?

― Regarde là-bas.

Plus loin sur leur gauche, une nef volante les attendait. Van n’en avait jamais vu, mais, docile, il prit place à son bord.

L’inconnu leva sa main droite, qu’il agita en de complexes mouvements, et la nef s’avança au-dessus du vide.